Alors, je sais, je sais, à lire nos posts on croirait que tout est tout rose et beau en Chine et qu'on s'éclate tous les jours comme des petits fous.
Pour rétablir un semblant de réalité sur ce blog de naïfs et gentils voyageurs, je voudrais faire appel à deux spécialistes.
Le premier c'est Pierre Haski, journaliste à Libération, qui vit à Pékin depuis visiblement quelques années et rend très bien compte de l'aspect "macro", des choses au niveau politique, économique et social. Je dévore son blog depuis quelques jours et je comprends mieux ce qui nous entoure ici.
Le second c'est un extrait du blog d'Alexia, expat française à Hong Kong qui illustre parfaitement ce que nous vivons dans le "Chinese mainland", comme ils disent.
Cette introduction faite, on va pouvoir tout vous dire...
La verité vraie sur la vie à Beijing quand on a des têtes d'Occidentaux et qu'on ne parle ni mandarin ni cantonais...
Désolés si ce qui va suivre en choquera certains, le but n'est pas de se plaindre ni de jouer les impérialistes mais plutôt de vous confier nos difficultés d'adaptation culturelle.
=> A Shanghai, les gens étaient relativement accueillants, et secouaient la tête gentiment pour nous faire comprendre qu'ils ne parlaient pas anglais.
Ici, on a parfois (souvent) l'impression d'être transparents. Ou de s'adresser à un mur. Quand on n'a pas droit à un regard dédaigneux vis à vis des étrangers que nous sommes, suivi d'un refus catégorique de communiquer avec nous, ne serait ce par gestes.
Au début on a cru qu'on était un peu paranos mais après la 10ème expérience de ce genre on a changé d'avis.
Un exemple tout bête mais assez fréquent: Stephan fait la queue chez Starbucks (c'est très à la mode ici aussi) et quand arrive son tour, regarde le garçon derrière le comptoir dans les yeux et demande "Two Cappucino please". Le garçon ne lui adresse pas un regard et fait signe à la personne derrière lui d'avancer. Celle ci pousse Stephan, se met à sa place et passe sa propre commande.
Car doubler dans une queue est peut être le sport national en France mais ici, dans une queue on ne vous "calcule" même pas. On vous bouscule (sans s'excuser) et on vous passe devant, c'est tout. Et c'est partout comme ça, du supermarché à la file de taxis sans parler du métro ou des lieux touristiques...
=> (Bêtement,) j'ai tendance à vouloir aller dans des restaurants chinois plutot qu'américains ou spécifiquement destinés aux expats. Histoire de gouter la cuisine et l'ambiance locale. Bien sûr, rares sont les serveuses qui y parlent anglais. Mais certains clients le comprennent parfaitement.
Dans un petit fast food au fond d'une galerie commerçante où nous sommes tous attablés à un bar, les Chinois d'à côté attendent qu'on ait épuisé toutes nos cartouches pour nous faire comprendre de la serveuse, et eux terminé de rire à nos dépens, avant de nous demander dans un anglais suprenamment bon "What is it exactly that you're trying to ask for ?"
Encore une fois, les pre mières expériences de ce type nous ont amusé. Au bout de trois semaine, elles deviennent vraiment agaçantes...
Lost in translation, si elle avait pu avoir les autorisations, c'est ici que Sofia Coppola aurait du le tourner !!
=> Evidemment on continue d'être dévisagés. Et surtout moi, par les hommes. Attention, pas dévisagée à la dérobée. Ils se plantent devant moi et me regardent de haut en bas pendant un bon moment avec un regard qui en dit (beaucoup trop) long. Heureusement, j'ai trouvé une parade pour me "défendre": je les mitraille de photos, pour leur faire comprendre à quel point cela peut être gênant d'être dans la ligne de mire... (Quelques exemples: )
=> Lonely Planet dit "Ceux qui se contentent d'un séjour à Beijing rentrent avec l'impression que tout va pour le mieux dans la République populaire de Chine. Sachez que Beijing offre une image soigneusement travaillée avec la réalité du reste du pays. Au cours des 20 dernières années, la ville a connu une constante modernisation. Aujourd'hui elle a en outre entrepris une rénovation complète en vue des J.O de 2008".
Ah. Alors que dire de toute la misère qu'on entrevoit déjà ici ? Des enfants handicapés et couverts de crasse qui s'accrochent à vos vêtements en criant ? Des vieux, encore plus handicapés qui vous réclament comme si leur vie en dépendait votre petite bouteille d'eau minérale en plastique ?
Il y a les grandes avenues qui bordent la Cité interdite, le monument aux Héros de la nation et le mausolée de Mao qui sont certes grandioses, gigantesques, impressionnants. Il y a les temples et les tombes consacrées à la magnificience des empereurs de dynasties anciennes. Mais il y a aussi toute la misère, la saleté et l'a
vidité des populations actuelles.
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